Le stress en prépa ENM (2) – Les petits remèdes

Salut à tous/toutes !

Pour prévenir l’apparition de l’anxiété et guérir – car il s’agit de cela – ses principaux effets, il existe de petits remèdes que l’on a souvent tendance à mépriser. Moi le/la premier(e), avec mon esprit rationaliste et cartésien au blindage encore renforcé par une année de bachotage ! J’ai toujours eu tendance à trouver suspect le fait de « trouver en soi la solution », de « mobiliser ses ressources intérieures » pour lutter contre le stress et autres mots-clés tout juste bons à garnir les couvertures des magazines que l’on voit dans les boutiques Relay à la gare.

« Les remèdes de Mamie, non merci : je suis un(e) forçat(e), un(e) vrai(e), une tatoué(e) ! Est-ce que j’ai une tête à m’asseoir par terre sur un tapis Domyos et jouer au Dalaï-Lama, hein ? C’est pour les faibles tout ça ! ». Un bref aperçu de ce que je pouvais penser des méthodes alternatives de gestion du stress, avant de craquer nerveusement comme vous le savez désormais. Je me suis bien mordu(e) les doigts et ai amèrement regretté de m’être si souvent moqué(e) des moines bouddhistes en herbe de plus en plus nombreux. En anticipant un peu les choses et en ne laissant pas le stress monter pour devenir une cocotte-minute prête à exploser, j’aurais pu éviter bien des déconvenues.

Dans les quelques lignes qui suivent, je vous proposerai donc des remèdes de grand-mère pour faire baisser un peu la pression dans les tuyaux, avant d’aborder dans un dernier article la question des grands moyens qui se révèlent parfois nécessaires à employer.

Je m’étais juré(é) de ne pas jouer au gourou avec ses recettes miracles à la noix, mais je ne peux pas résister à vous donner mes petites astuces de filou(te) que je mobilise lorsque le stress vient me chatouiller d’un peu trop près. Promis, je vous épargnerai les conseils en carton du type : « Ne bois pas de café après 15 heures et fais trois heures d’athlétisme par jour », car le but n’est pas de créer de nouvelles sources de stress en s’imposant des formalités supplémentaires. En fonction de votre anxiété, n’hésitez pas à passer à la vitesse supérieure ou tester d’autres solutions : je rappelle qu’il n’est pas de meilleur stress que celui que l’on s’est évité !

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Un moine tibétain avec des Ray-Ban et la Côte d’Azur en arrière-plan. Rien de tel pour relâcher la pression.


La voie du zen

Ces solutions « naturelles » peuvent se révéler très efficaces et ont plusieurs avantages : elles sont gratuites, faciles à mettre en œuvre, et peu chronophages. La méditation de pleine conscience connaît actuellement un essor en Europe et notamment en France, derrière les figures de proue que sont le psychiatre Christophe André et le philosophe Fabrice Midal. Distincte de la méditation zen traditionnelle, elle permet d’acquérir des mécanismes de gestion de l’anxiété au quotidien, très rapidement et sans prérequis aucun en matière de méditation.

Même si ce n’est pas un remède miracle qui fera disparaître le stress comme par magie, mais une discipline à pratiquer comme n’importe quelle autre activité, les résultats peuvent se faire sentir très vite. Avec dix minutes de pratique par soir ou tous les deux jours, on recharge les batteries et on gagne en solidité mentale, pour affronter les échéances à venir avec davantage de sérénité. J’en faisais juste avant de me coucher et je me souviens m’être alors endormi(e) avec bien plus de facilité qu’auparavant !

Bien sûr, ce genre de méthodes alternatives de gestion du stress n’a pas (encore) la cote chez nous, cyniques et moqueurs Français(es) qui avons tendance – comme moi avant de m’y mettre, contraint(e) et forcé(e) – à dénigrer les médecines traditionnelles. Si vous avez passé le cap et que vous vous sentez prêt(e) à vous asseoir sagement sur votre tapis, je vous invite à utiliser ces leçons de méditation guidées de Christophe André, ou l’application Petit Bambou, qui propose un contenu intéressant, même dans sa version gratuite. Pour aller plus loin et léviter dans la position du lotus durant votre oral de DIP, vous pouvez même faire l’acquisition d’un des récents livres du psychiatre chauve le plus célèbre de France, pour comprendre en profondeur les mécanismes de l’anxiété et la traiter avec encore plus d’efficacité.

La pratique du yoga ou de méthodes de relaxation (sophrologie et dérivés) constitue sans aucun doute une voie intéressante pour gérer l’anxiété, même si elle ne pourra là encore pas y remédier du jour au lendemain. Il semble en effet compliqué de se mettre au yoga en plein mois d’août « en réaction » à une crise de stress. En revanche, la sophrologie peut se montrer efficace à plus court terme, et, dans tous les cas, comme on dit : « Ça peut pas faire de mal ».

Pour les forçat(e)s qui souffraient de troubles du sommeil, voire d’insomnies chroniques, l’ASMR a conquis un grand nombre d’adeptes grâce à de très nombreuses vidéos Youtube à écouter avant ou pendant le sommeil. Concrètement, il s’agit de vidéos surprenantes où des gens tentent de déclencher des stimuli à l’origine du sommeil avec des chuchotements, des frottements d’objets et autres méthodes étranges. Cela ne marchera peut-être pas forcément sur vous : dans ce cas, regardez la vidéo avec des amis pendant une soirée arrosée pour une ambiance psychédélique garantie.

Devenir un(e) athlète olympique

Mon titre est volontairement trompeur. A l’évidence, le sport présente de nombreuses vertus que je ne vous ferai pas l’affront d’énumérer ici (production de sérotonine et d’endorphine, effet anxiolytique, abdos bien gainés et fessiers rebondis). Il est certain qu’un petit match de tennis, une demi-heure de course à pied, des longueurs à la piscine ou un foot entre ami(e)s fait le plus grand bien au corps et à l’esprit. Mais comment caser un moment sportif dans un emploi du temps surchargé, où les moments de détente sont soustraits à une plage de travail « infinie » ?

C’est qu’il n’est absolument pas question de faire du sport une obligation de plus à remplir pour vous, du genre : « Si je ne fais pas de sport, je ne serai pas en forme, et donc je vais rater mon DS de samedi, et donc… ». J’ai souvent lu sur la cyber-toile que « le sport est indispensable en prépa, et qu’il faut boire un jus détox aux graines de chia ensuite pour maximiser la production neuronale ». Fuyez à tout prix ce genre d’injonctions : en matière de stress, il n’y a pas de dogmes. Essayez, testez, et poursuivez si cela fonctionne pour vous et que vous trouvez votre équilibre ainsi – c’est tout.

Si vous pratiquiez un sport et que vous parvenez à poursuivre cette activité durant la prépa, c’est parfait ! Elle constituera un refuge agréable et un moyen de se ressourcer tout en conservant la forme. Si vous n’en pratiquiez pas, dites-vous que faire une demi-heure d’activité physique « par-ci par-là » n’est pas du temps de perdu, mais que vous pourrez gagner en productivité et – surtout – en sérénité durant vos révisions. Inutile de viser trop haut et de penser devenir le roi/la reine de la salle de muscu au développé-couché : le but est de se sentir reposé(e), apaisé(e), et prêt(e) à engloutir les heures de boulot et les échéances comme un éléphant avalerait un paquet d’Oreo !

Les poudres de perlimpinpin

Il n’y a pas que le président de la République qui abuse parfois de la poudre de perlimpinpin. La rumeur veut que certain(e)s forçat(e)s de la prépa aient imité Keith Richards, Jimi Hendrix ou Amy Winehouse en découvrant les vertus de psychotropes prêts à vous faire planer devant vos polycopiés. Moi-même, je suis parfois tombé(e) dans la came, mais rassurez-vous, celle-ci ne vous fera pas rejoindre le Club des 27.

Là encore, vous imaginez le regard cynique que je pouvais porter sur toutes ces substances qui sont à la médecine ce que la musique militaire est à la musique. Huiles essentielles, homéopathie, tisanes : je suis devenu(e) en quelques jours actionnaire majoritaire de Nature et découvertes, dont j’ai dévalisé les rayons en espérant trouver le remède magique à mon anxiété chronique. Avec un diffuseur vapeur, j’ai transformé mon appartement en repaire de hippies dans lequel même Bob Marley n’aurait pas tenu plus de dix minutes.

Plus sérieusement, certaines huiles essentielles en vente dans le commerce sont réputées avoir des propriétés déstressantes, comme notamment le célèbre PGB (petit grain bigaradier). En respirant son parfum, par exemple après avoir disposé une goutte sur chacun de vos poignets, vous pouvez espérer une baisse significative de votre anxiété pour quelques instants. L’homéopathie aurait également un effet notable sur le stress, comme par exemple le Gelsémium (miam).

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– Tu es stressée ma biquette ? Un peu de jus d’ortie, trois billes de Gelsémium, une balade autour de l’étang, et tu es parée pour ton concours du barreau de l’ENM !

– Merci Mémé…


Ces remèdes de grand-mère, inoffensifs et faciles à mettre en œuvre, je les classe dans la catégorie : « Ça peut pas faire de mal ». Ils peuvent être très utiles pour prévenir l’apparition d’une anxiété trop forte ou soulager des crises mineures. Cependant, n’en attendez pas l’impossible : leur efficacité est certaine, mais pas révolutionnaire ni immédiate. Il est bon de les employer dès que l’on sent apparaître les premiers signes de l’anxiété, mais surtout lorsqu’ils ne sont pas là, en pure prévention.

Si vous sentez que le stress vous chatouille mais que vous hésitez encore à plonger dans les vapeurs psychédéliques du petit grain bigarade ou à chausser vos baskets pour vous ébrouer autour du pâté de maisons, franchissez le pas : un(e) forçat(e) de corps et d’esprit est inarrêtable, comme Astérix après une rasade de potion magique. Si c’est votre orgueil qui vous bloque, dites-vous que personne n’est là pour vous juger et que se mettre en tailleur sur un tapis n’a jamais tué personne !

Dans l’article qui suit, je vous conduirai, tel Frédéric Lopez pour un rendez-vous en terre inconnue, dans la dernière étape de ce voyage au pays du stress : celle que j’espère que vous éviterez par une gestion du stress plus efficace que la mienne !

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