Pourquoi faire un stage en juridiction ?

Salut à tous/toutes !

La question revient très souvent, en commentaire sur le blog ou sur divers forums liés à la préparation du concours de l’ENM : « Avoir fait un stage en juridiction est-il nécessaire pour espérer intégrer l’école ? », ou plus crûment : « Vais-je me prendre 2 et demi au grand oral et me faire fouetter à la branche de sapin par le jury, qui me prendra pour un(e) vil(e) arriviste, si je n’ai pas fait de stage » ?

Les rumeurs courent souvent bien vite, et il a été écrit à ce sujet à peu près tout et n’importe quoi. Oui, le stage en juridiction s’est généralisé et a tendance à devenir la norme chez les admissibles : avant d’acheter une voiture, on fait un tour dedans avec le concessionnaire (#métaphorebeauf). Le jury l’a clairement indiqué dans son rapport : il lui semble « logique » que l’admissible ait effectué un ou plusieurs stages. Mais non, il n’en fait en aucun cas un préalable obligatoire à l’admission.

On en conviendra toutes et tous, c’est mieux de découvrir un peu la réalité du métier et frôler quelques magistrats avant de se lancer dans une préparation de quatorze mois, avec à la clé un métier pour quarante ans. Mais il est aussi possible que vous n’ayez pas pu ou voulu (ou les deux) réaliser un stage en juridiction, pour cause d’emploi du temps chargé, de bambins à s’occuper, de candidatures recalées, de master à valider, ou d’été à travailler pour économiser…

Mon sentiment sur le sujet, vous le découvrirez en fin d’article, après quelques bavardages sur les intérêts de réaliser un stage en juridiction en vue de la préparation du concours de l’ENM ! Vous verrez que les raisons sont nombreuses et variées, et qu’un stage en juridiction demeure souvent une expérience dont on se souvient toute sa vie de magistrat(e)...

Autant le préciser tout de suite : je n’ai fait qu’un seul stage de deux mois, au parquet d’une grande juridiction de la région parisienne. Le mieux est l’ennemi du bien : inutile de multiplier les stages dans le but d’épater le jury, il n’y sera guère sensible et vous n’aurez pas le temps d’évoquer trois stages en juridiction différents lors du grand oral.

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Ce point après « Palais de justice », so hipster. Damn.


Que fait-on en stage dans un tribunal ?

Tout stage en juridiction, qu’il soit effectué dans un TI, un TGI petit, moyen ou grand, une cour d’appel ou à la Cour suprême des États-Unis, constituera une expérience à exploiter lors du grand oral. Je vous l’accorde, certains stages ne seront pas toujours passionnants, voire un peu vides, si vous les réalisez à la mauvaise période (une grève massive, ou les vacations…), ou si votre maître de stage n’a pas beaucoup de temps à vous consacrer.

Si cela peut rendre les deux mois de stage moins palpitants pour vous, ses bénéfices sur le CV restent intacts : dans votre fiche individuelle, c’est la même ligne. Il ne tient qu’à vous de valoriser votre expérience au mieux lors de l’entretien individuel, en en faisant « ressortir les points saillants » (qui a dit   mentir ?). Exemple : au lieu d’indiquer « J’ai bu à peu près neuf Vivalto Lungo par jour avec mes co-stagiaires », vous pouvez tenter « J’ai participé à plusieurs réunions d’action publique avec les PRA (procureur de la République adjoints) ».

Concrètement, les missions qui pourront vous être confiées sont des tâches non juridictionnelles, essentiellement au parquet (de loin le plus gros pourvoyeur de stages). Elles peuvent avoir un aspect un peu répétitif, voire rébarbatif (orientation de procédures à grands coups de soi-transmis, traitement du courrier…), mais elles donnent un néanmoins un grand sentiment d’utilité : le travail des stagiaires est souvent très apprécié car il décharge considérablement les magistrats et leur permet de se concentrer davantage sur le « cœur de métier », comme on dit. Le/la stagiaire est la plus petite roue de l’engrenage, mais sans lui/elle, la machine ne tourne pas (enfin si, mais moins bien).

Au parquet, si votre stage se déroule bien et que l’on sent que vous en avez sous la pédale, il est probable que les magistrats vous confient des tâches plus variées et plus techniques. Par exemple, de petites recherches en vue d’une note sur un point juridique précis, pour un supérieur hiérarchique qui n’a pas le temps de chercher la réponse lui-même.

Il est même bien possible que l’on finisse par vous octroyer l’honneur de rédiger un réquisitoire définitif, mieux connu sous son p’tit nom de « RD ». En français, il s’agit d’une synthèse des éléments à charge et à décharge d’un dossier que le juge d’instruction estime achevé, en vue de requérir un non-lieu (total ou partiel), ou un renvoi devant la juridiction compétente. Il s’agit d’un excellent exercice (si excellent qu’on le retrouvera tout au long de la scolarité à l’ENM…) qui permet de se plonger dans des dossiers complexes, de travailler ses capacités de synthèse, et de s’approprier la procédure pénale. Pour le coup, si votre RD est bon et que le procureur n’a plus qu’à le relire et le signer, vous lui aurez rendu un fier service !

Naturellement, il vous sera impossible d’enfiler la robe et requérir en audience, et encore moins d’en présider une. Impossible également de signer des jugements ou d’en rédiger de trop complexes (siège civil, instance). Cela n’a pas été mon cas, mais j’ai ouï dire que certain(e)s stagiaires ont été autorisés à rédiger des jugements « hors-débat contradictoire » (JAP) ou d’affaires familiales relativement « simples ». Lesquels seront bien entendu lus, relus et approuvés par le/la chanceux/se juge qui dispose d’un(e) stagiaire à ses côtés !

Outre les tâches plus ou moins intéressantes qui vous seront confiées durant votre stage, vous avez surtout gagné le droit de jouer à la petite souris dans la juridiction, et profiter de votre présence pour assister à des audiences en masse. Des audiences publiques, mais aussi des audiences de cabinet, auxquelles vous n’auriez pas accès – à condition que le/la juge accepte que vous partagiez un strapontin à ses côtés. Durant mon stage, il m’avait même été donné l’occasion de passer l’audience sur l’estrade avec le vice-procureur, provoquant des regards interrogatifs dans la salle, qui s’étonna de voir un(e) jeune stagiaire craintif/ve aux côtés de tous ces enrobés expérimentés (le sens de l’euphémisme…).

Si vous disposez d’un peu de temps et de marge de manœuvre dans votre stage, n’hésitez pas à rendre visite aux autres services qui composent la juridiction, pour en comprendre le fonctionnement : le travail des magistrats n’est qu’une petite partie de ce qui est produit au sein d’un tribunal. C’est toujours une découverte intéressante, qui pourra rendre certains cours à l’ENM beaucoup plus concrets, et aussi asseoir votre crédibilité lors du grand oral.

Par exemple, suggérez à un JAP ou un parquetier qu’il vous emmène à un débat contradictoire en milieu pénitentiaire ; allez toquer à la porte des SEAT et UEAT, notamment si la fonction de juge des enfants vous intéresse ; demandez à assister à des audiences de CRPC, voire des rappels à la loi et des compositions pénales avec un délégué du procureur. Enfin, découvrir les missions (nombreuses) du greffe est absolument essentiel, ne serait-ce que pour comprendre le cheminement procédural d’un dossier, de la plume du requérant au coup de tampon du magistrat.

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Le meilleur allié des candidat(e)s en quête de stage en juridiction.

Combien de temps ?

Est-ce que même un petit stage tout mini de rien du tout, le célèbre « deux mois au parquet de Bobigny », sera suffisant ? La réponse est oui. Même un stage court, voire un stage d’observation, ou un stage durant les mois d’été avec une activité juridictionnelle réduite, présente un grand intérêt. Toutes les expériences sont bonnes à prendre, et il n’appartiendra qu’à vous de bien les valoriser par la suite !

Vous verrez par ailleurs, dans mon prochain article sur les stages, qu’en raison du budget actuellement alloué au service public de la justice, les stages courts sont souvent ce qu’on vous proposera. Ne rêvez – malheureusement – pas d’un stage rémunéré, notamment en région parisienne : c’est soit un contrat d’assistant(e) de justice pour une durée plus longue, soit un passage de deux mois dans un service, éventuellement renouvelable (mais les secrétariats généraux essayent de faire tourner les postes, et c’est tant mieux).

Quel est l’intérêt ?

Ou plutôt les intérêts. Le stage en présente de très concrets quant à votre préparation – bien que ce ne soit pas l’essentiel selon moi. Le premier, c’est une ligne supplémentaire dans votre fiche personnelle pour le grand oral. Elle va solidifier votre candidature et vous permettre de vous exprimer au sujet d’une expérience en juridiction. Et ça vous fera au moins un point commun avec le jury, tiens !

Outre que cela semble être plus ou moins devenu la norme, le stage vous donnera un aperçu de vos futures fonctions et vous permettra de parler « en connaissance de cause » des réalités de la pratique judiciaire. Vous forçat(e)s qui préparez le concours avez sans doute déjà vécu, comme moi, cet instant devant un manuel où l’on essaie tant bien que mal de comprendre à quoi correspond dans les faits une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité, ou la fameuse « mise en état » d’un dossier civil (au hasard). On apprend et on assimile d’autant mieux les connaissances quand on peut fixer sur elles des lieux, des visages, et des pratiques.

Le plus grand bénéfice d’un stage en juridiction n’est donc pas dans ce que vous pouvez en attendre en « espèces sonnantes et trébuchantes », mais plutôt quant à votre conception de la justice et du métier qu’il va commencer à façonner. Faire un stage dans un tribunal, c’est « mettre le pied dans la porte », et collaborer déjà à l’œuvre de justice, aussi minime le degré soit-il (et ce n’est d’ailleurs pas toujours le cas). Vous aurez l’occasion de vous mettre dans la peau du juge ou du substitut, et croyez-moi, le virus s’attrape très facilement. D’autant plus avec un maître de stage prévenant et sympathique qui essaie de vous impliquer en vous demandant votre avis, voire la décision que vous prendriez à sa place.

Vous croiserez des magistrats à qui vous aurez envie de ressembler, et d’autres dont vous désapprouverez la manière de procéder. Bien avant le stage juridictionnel et la formation à l’école, en admirant la pertinence de certains et en vous disant que vous auriez fait autrement que d’autres, vous serez déjà en train de vous forger votre éthique professionnelle et de développer votre « savoir-être » de magistrat, afin – pour reprendre l’expression de Nicole Maestracci – de « devenir le/la magistrat(e) que vous êtes ».

Je vous souhaite néanmoins de faire le plus grand nombre de rencontres inspirantes, et surtout d’avoir des échanges avec les magistrats. On apprend autant sur le métier, si ce n’est plus, par la transmission de l’expérience que par des heures à surligner des manuels. Je me souviens encore des anecdotes cocasses (ou non), des faits de gloire, des « gros dossiers » et des plus petits : bref, du quotidien des parquetiers du tribunal où j’ai fait mon stage. Tous les professionnels de la justice ont de bonnes histoires à raconter, des vieux loups du prétoire comme les jeunes pousses au casque-micro vissé sur les oreilles.

Petit conseil : si on vous fait comprendre que vous n’êtes pas le/la bienvenu(e) pour manger le midi, n’insistez pas et évitez de vous enchaîner à la jambe du procureur avec votre sachet de boulgour Gerblé. Mais c’est peu probable et je vous invite à tenter de briser la glace : il y a toujours quelque part de jeunes magistrats sympathiques ou des auditeurs/trices de justice prêt(e)s à casser la croûte avec vous. Profitez du temps de la pause pour parler justice en salle de convivialité plutôt que de manger un tupperware tout(e) seul(e) dans votre cagibi/bureau : vous perdriez en grande partie l’intérêt du stage.

Ces rencontres sont très souvent un moyen de puiser une motivation inépuisable. On garde bien souvent des contacts qui nous encouragent et continuent à suivre notre préparation – et qui sont ravis de lire notre nom sur la liste d’admission.

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« Alors les stagiaires, qui veut que je raconte encore le jour où j’ai raccroché au nez du procureur général en croyant que c’était un substitut qui s’amusait à l’imiter ? »


Je peux difficilement être plus clair(e) : il n’y a que des avantages à faire un stage en juridiction ! Vous découvrirez le fonctionnement complet d’une juridiction, vous aurez un aperçu des différentes fonctions judiciaires, et accessoirement vous gagnerez un surcroît de motivation bienvenu. Bref, un stage en juridiction justifie qu’on maltraite un peu son emploi du temps ou qu’on allège un peu son programme de révisions pour le caler quelque part…

Si par malheur, votre stage ne devait pas se révéler aussi enrichissant que vous l’espériez, pas de découragement : si le stage donne un « avant-goût », il n’est pas non plus totalement représentatif de la fonction. Ce que j’ai fait durant mes deux mois au parquet et ce que j’ai découvert durant mon stage juridictionnel était totalement différent !

Il paraîtrait même que certain(e)s étudiant(e)s, qui avaient pourtant juré de revêtir les habits du forçat de la prépa, se sont jetés dans les bras de l’attrayant CRFPA malgré deux mois passés à se faire retourner le cerveau par des magistrats pourtant très convaincants. Heureusement, à l’inverse, les cappuccinos (cappuccini ?) sauvagement offerts par des magistrats généreux et les charmes secrets de la permanence téléphonique du parquet font que certains venus en infiltrés finissent par dire adieu à leurs envies de barreau…

Comme je l’écrivais en introduction, pas de panique si vous n’avez pas pu découvrir les entrailles d’une juridiction : concentrez-vous sur votre préparation et anticipez une éventuelle question lors du grand oral. Dans un article suivant, je vous expliquerai comment obtenir facilement un stage, même sans être le fils ou la fille d’un conseiller à la première chambre civile.

From ENM, with love


35 réflexions sur “Pourquoi faire un stage en juridiction ?

  1. Bonjour, merci pour cet article. Pensez vous que le fait de faire un stage en cabinet d’avocat peut en plus d’un stage en juridiction etre interessant pour le grand oral ? Les juges prennent-ils le temps d’aborder le stage en avocat lors de l’oral étant donné que ca ne concerne pas réellement la magistrature. Merci par avance

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    1. Bonjour Aurélie!

      Tout à fait, une expérience en cabinet d’avocat est très intéressante et sera à coup sûr abordée par le jury, qui te demandera ce que tu en as retiré, et te demandera aussi probablement ce qui t’a déterminée à choisir le métier de magistrat plutôt que le barreau. Et de nombreux admissibles (et auditeurs) avaient eu le CRFPA… Bref, c’est quasiment aussi utile et valorisable qu’un stage en juridiction. Bonne préparation à toi!

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  2. Bonjour,

    Tout d’abord, un ENORME merci pour cet article, et plus généralement ce blog. C’est une véritable mine d’ori pour tous les angoissés du concours.

    Concernant les stages, je savais que ça ne serait pas une sinécure, mais je m’inquiète car mes candidatures aux TGI de Bobigny, Creteil, Nanterre et Paris n’ont eu aucune réponse positive, ni aucune réponse tout court…
    Penses-tu que mon niveau d’études (je suis en L3 de droit) n’est pas suffisant ? J’ai entendu dire que les juridictions ne prennaient que des étudiants en M1 minimum. De plus, penses-tu qu’il soit utile de réaliser des stages hors juridiction (cabinet d’avocats, huissiers, notaires, administrations, etc..), ou le jury ne s’intéresse qu’à ceux réalisés en juridictions ? Enfin, est-il compliqué d’avoir un poste d’assistant de justice dans une juridiction d’Ile-de-France (celles citées) quand on a jamais fait de stages ? Et même avec, est-ce compliqué d’avoir un poste d’assistant de justice ?

    Merci d’avance, et bon courage !

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    1. Bonjour cher étudiant et merci à toi de suivre mon blog et d’apprécier mes modestes articles!

      Je pense pouvoir te dire avec quasi-certitude que c’est le fait que tu sois en L3 qui pose souci : les tribunaux réservent généralement leurs stages aux étudiants de master, afin qu’ils aient un meilleur niveau et surtout que cela leur soit directement profitable dans le cadre de leur master ou de la préparation d’un concours. Par ailleurs, ne t’inquiète pas si tu ne reçois pas de réponse rapide : ta candidature a bien été reçue et versée dans le « pot commun », mais il n’y a peut-être plus de places disponibles en ce moment.

      Pour les stages hors juridictions, c’est extrêmement positif, bien sûr! Le jury s’y intéressera beaucoup, peut-être pas autant qu’un stage en juridiction, mais cela permettra de compléter utilement le profil et d’éveiller leur curiosité. Pour les postes d’AJ, dans les quatre tribunaux que tu cites, c’est un peu encombré, en revanche je sais qu’Evry, Pontoise, Fontainebleau, Meaux ou d’autres recherchent fréquemment des AJ (notamment au civil) et ont même parfois des difficultés à trouver des volontaires. Avec ou sans stage, je ne pense pas que ça fasse une grande différence. En revanche, là encore, en L3 ça semble un peu juste. En espérant avoir pu te renseigner au mieux, bonne fin de scolarité à toi et bonne (future) préparation !

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      1. Je te remercie pour toutes ces précisions ! Pour un poste d’AJ, les juridictions que tu cites sont malheureusement bien trop éloignées de mon domicile.

        Bonne scolarité à toi aussi !

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  3. Bonjour étudiant en recherche de stage
    Quand as-tu envoyé ta candidature pour Bobigny ? Car j’ai moi-même fait une demande l’année dernière je l’ai envoyée en Janvier on m’a répondu en Mai pour faire un entretien collectif en Juin. J’ai pu avoir un stage de 2 mois (j’étais en L2) non pas au TGI mais dans un TI à Aubervilliers qui a été super enrichissant les magistrates ainsi que le reste du personnel m’ont très bien reçues.
    N’hésite pas si tu as des questions.
    Bon courage.

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    1. Bonjour Abou !
      J’ai une L3 en droit immobilier et je peux postuler n’importe où dans la mesure où je quitte mon emploi bientôt.
      Aurais tu un exemple de lettre de motiv de notre niveau universitaire ?
      J’ai du mal à me sentir légitime face à des M1 voire M2… 😦

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      1. Bonjour Stéphanie !

        Si j’ai bien compris tu veux voir à quoi ressemblait ma lettre de motivation lorsque j’ai envoyé ma candidature?

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      2. Oui c’est ça. Un exemple de ce que je peux mettre en avant ou pas ? faire un stage en TI ne me dérange pas du tout.
        Je serais dispo en Septembre et en Décembre aussi. Comme tu dis « je ne suis pas gourmande » et je suis aussi très mobile.

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    2. Bonjour Abou,

      Merci pour ton message !

      J’ai envoyé mes candidatures mi-décembre, et toujours aucune réponse. Concernant l’entretien collectif, êtiez-vous nombreux ? En quoi consistait-il ? Quant au stage en lui-même, quelles étaient tes missions ?

      Je suppose que tu es aussi en L3 cette année, as-tu envoyé des candidatures ?

      Merci d’avance pour tes réponses !

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      1. Re ,

        Je t’en prie c’est normal ! Désolé d’avance pour la longueur…

        Alors pour l’entretien nous étions si mes souvenirs sont bons 6. Nous avons été reçus par la vice-présidente du TGI en charge du secrétariat général. Elle a été gentille avec nous et en même temps très franche quand à nos chances d’avoir un stage pour l’été car les différents services du TGI pendant la période estivale fonctionnent au ralenti. Cependant elle a dit qu’il y avait plus de chances d’avoir un stage en Septembre/Octobre , Novembre/Décembre mais ça tombait mal pour nous tous car à ces périodes nous avons cours.Elle nous a énoncé les différents services susceptibles de nous accueillir et nous a demandé de lui dire dans lesquels nous voudrions être. Nous nous sommes ensuite présentés chacun notre tour (c’était moi le premier). Pour ma part j’ai dit mon nom ,prénom , fac et pourquoi je souhaitais faire un stage (Dans un entretien collectif la parole de la première personne à parler est importante car il y a beaucoup de chances que les autres reprennent la même construction de votre présentation et c’est ce qui est arrivé durant mon entretien) . Je lui ai dit que mon objectif par rapport à ce stage était de découvrir la manière dont fonctionne une juridiction peu importe laquelle car je suis intéressé par le métier de magistrat et j’ai ajouté en toute honnêteté que le métier de greffier était dans un coin de ma tête au cas où et je pense que c’est ce qui m’a valu d’avoir un stage et pas les autres. Elle a rebondi sur mon allusion au métier de greffier en soulignant son importance et elle m’a dit « je pense que vous êtes susceptibles d’être pris au TI de Bobigny ou d’Aubervilliers ». J’ai dit d’accord sans hésiter. J’ai donc été affecté à Aubervilliers.

        Concernant mon stage: J’ai commencé le 2 Juillet 2018 ma responsable de stage était la vice-présidente du TI d’Aubervilliers (Une très gentille magistrate de même pour sa collègue). Durant 2 mois j’ai fait le tour des différents services du TI. J’ai commencé les 2 premières semaines par observer les 2 dernières audiences civiles avant la coupure estivale AUX CÔTÉS des magistrates la première audience avec la vice-présidente et la deuxième avec l’autre magistrate (J’avoue que j’ai aimé quand je les voyais appuyer sur la sonnerie qui annonce leur entrée et que j’entrais dans la salle avec elles et que je m’asseyais à leurs côtés lol). J’ai aussi assisté aux audiences de conciliation avant saisie sur rémunération ( en gros c’est une dernière chance donnée à un débiteur avant qu’on saisisse ce qu’il doit à son créancier directement sur son salaire, le but de l’audience ,qui se déroule à huis-clos, c’est que les deux parties (en général le créancier est représenté par un huissier) trouve un arrangement le plus souvent elles y parviennent le débiteur s’engage à rembourser petit à petit sa dette). Ensuite, j’ai assisté à des audiences de tutelles ( faut avoir le cœur bien accroché par contre personnes sensibles s’abstenir) qui se déroulent elles aussi à huis-clos ( les magistrates demandaient systématiquement aux personnes sous tutelles,qui venaient en vue de savoir si la mesure les concernant serait reconduite ou non ou à leur famille , si elles acceptaient ma présence dans le bureau je n’ai jamais eu de refus tant mieux). Ensuite après les semaines passées en audiences j’ai fait le tour des greffes (civiles , tutelles , injonctions de payer) pour aider les greffières et les adjoints administratif. C’est du travail administratif , intéressant mais très répétitif. J’ai terminé au bureau de la nationalité française où je suis resté une grande partie de mon stage ( tout le mois d’Août). Ah et aussi j’ai eu à faire de la recherche juridique pour une magistrate (1 seule mais c’est déjà ça). Voilà j’ai fait le tour je crois désolé pour la longueur , juste un conseil ne refuse pas ce qu’on te propose même si c’est pour faire un stage en TI. Tout le monde veut faire un stage dans les juridictions répressives ou bien au tribunal pour enfants moi le premier parce qu’on s’ennuie pas il se passe toujours quelque chose c’est d’ailleurs pour ça que j’avais postulé au TGI à la base mais je me suis dit à mon niveau (j’étais en L2) il fallait pas que je me montre trop gourmand et puis le stage que j’ai effectué a été très enrichissant depuis quand un étudiant en L2 s’assoit aux cotés d’un magistrat en audience ? et je m’estimais ULTRA chanceux de l’avoir eu et d’avoir été reçu par des magistrates aussi ouvertes et gentilles. Avoir une expérience comme ça dans son CV ça ne peut être que bénéfique si un jour je parviens au grand Oral le jury me posera forcément des questions sur ce stage… si j’y parviens bien sûr…

        Je réfléchis à une candidature pour le Parquet cette fois-ci on verra bien…

        Voilà encore désolé pour la longueur j’espère que j’ai pu répondre à tes questions et si t’as d’autres interrogations n’hésite pas ;).

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  4. Bonjour,

    Je prépare le concours ENM et j’aimerais, parallèlement, postuler pour être assesseur près le tribunal pour enfants de mon périmètre.
    Pourriez vous m’aider pour la lettre de motivation ? je suppose que ce n’est pas une lettre ordinaire qu’il faut transmettre ?
    Dans la mesure où les contrats d’assesseurs sont de 4 ans, est ce pertinent de dire que je prépare le concours ?
    Est ce que des expériences en assocs peuvent elles être bien vues ?

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  5. Salut Naya83 ! Je suis dans la même démarche que toi, j’ai envoyé ma lettre + CV au TGI.
    Lettre de motivation classique mais qui doit impérativement faire ressortir ton intérêt pour la justice des mineurs. Une expérience auprès de structures type PJJ ou ASE est un plus, voire (comme moi) quelques années dans les services police/gendarmerie… N’oublie pas qu’il faut avoir mini 30 ans. Quand à la mention pour l’ENM, je suis dans le même cas ( ralala juin arrive viiiiite, my god ! ), n’hésite pas à leur dire, ce n’est pas un problème, ils ont plusieurs assesseurs, ils ne seront donc pas handicapés par ton départ. Voila 😉

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  6. Re Abou,

    Merci pour ces précisions, ça me donne encore plus envie de réaliser un stage !!!

    Concernant ta candidature, j’ai oublié de te demander si tu l’avais déposée ou envoyée ? Et si tu l’avais envoyée, à l’attention de qui ?

    Encore merci !

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    1. Re ,

      Tqt c’est normal content que ça t’ai plu 😉

      J’ai tout simplement envoyé ma candidature par courrier à l’adresse du TGI de Bobigny

      Bon courage pour tes recherches ne lâche rien surtout.

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      1. Je ne suis pas de la région parisienne mais je peux y effectuer mon stage sans problème car j’ai de quoi loger très facilement en banlieue Ouest.
        Je te remercie pour ton aide 🙂 voici mon adresse mail : stephaniepires83[a]gmail.com

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    1. Re Abou,

      Je pense que j’aurais dû poser cette question à l’auteur/autrice de ce blog.

      D’ailleurs, @Fromenmwithlove, si tu as le temps, j’aimerais bien avoir ton avis sur la question : est-ce qu’un service civique en juridiction ou MJD peut être utile ?

      Merci 🙂

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      1. Bonjour cher étudiant! Concrètement : tout stage en lien de près ou de loin avec la justice est le bienvenu, ce qui compte sera la manière de le valoriser devant le jury au moment du grand oral! Il n’y a pas que les stages en juridictions qui peuvent se révéler intéressants, loin de là. Bref, tous les stages sont toujours bons à prendre… Bons stages à toi!

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  7. Bonjour,

    Un grand merci pour ce blog dont je lis avec attention chaque article !

    Je me permets de t’écrire pour avoir ton avis. Je me suis inscrite à la préparation par cours du soir de l’Autre Prépa pour l’année prochaine, et me demandais s’il était judicieux d’être assistant de justice à côté. Mon père est lui-même magistrat, ce qui fait que j’ai tout de même une vague idée de ce en quoi consiste la profession. J’ai par ailleurs fait trois stages en juridictions de deux semaines chacun, mais qui étaient des stages de pure observation. Je me dis qu’un poste d’AJ me permettrait d’avoir davantage d’éléments à mobiliser pendant le grand oral, et également de gagner en assurance car je ne suis pas très à l’aise à l’oral et me laisse facilement déstabiliser. De plus, j’ai une fâcheuse tendance à la procrastination et à la démotivation, et le fait d’être AJ m’obligerait sans doute à avoir un rythme, un cadre, à être davantage organisée et rigoureuse. Néanmoins, je me demande si ce n’est pas trop ambitieux, si je ne risque pas d’avoir du mal à conjuguer mes fonctions d’AJ avec la préparation.

    Mon père n’est pas d’une grande aide dans ce choix. Il manque d’objectivité, puisque les seules personnes préparant le concours qu’il connait sont les AJ travaillant dans sa juridiction. De l’autre côté, aucun de mes amis qui souhaite passer le concours n’envisage d’être AJ, et ceux qui le sont actuellement prévoient de démissionner en octobre pour se consacrer pleinement à la préparation.

    Je te remercie par avance,

    Marie

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    1. Bonjour Marie! Ma réponse sera claire et nette (pour une fois !): non, dans ta situation, être AJ en même temps que la prépa n’aurait pas d’autre utilité que de te faire perdre un temps précieux de révisions. Tu as fait trois stages qui, bien que courts, seront valorisables au moment du grand oral, et tu peux bénéficier des conseils de ton père pour construire ta représentation de la profession. Le poste d’AJ ne te fera pas gagner en assurance à l’oral, car c’est essentiellement un travail « de fourmi » sur dossiers, avec des tâches souvent répétitives (doux euphémisme…). Les seules raisons qui pourraient justifier que tu t’engages sont un besoin financier, car c’est une source de revenus appréciables, ou en effet la lutte contre la procrastination et la démotivation. Mais très franchement, lorsqu’on est en prépa, qu’on noue quelques amitiés et qu’on va bosser régulièrement en bibli, c’est difficile de se démotiver!

      Bref, à toi de voir, mais généralement, on prend un poste d’AJ plutôt après une première tentative, lorsque l’on a plus besoin de s’invertir dans la prépa avec la même intensité. Bonne réflexion et surtout bonne préparation à toi!

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  8. Bonjour,

    Une grand merci pour cette réponse claire et nette, qui me conforte dans mon idée initiale !

    Au plaisir de lire tes prochains articles 🙂

    Marie

    J’aime

  9. Bonjour,

    Comme tant d’autres avant moi, permets moi de te remercier pour la grande qualité de ton travail !

    Si tu as le temps de me répondre, j’aimerais bien que tu me dises si je dois adresser ma lettre de motivation à l’attention de Madame/Monsieur le/la Président-e du Tribunal de Grande Instance, ou si je dois l’adresser à l’attention du de Madame/Monsieur le/la Procureur-e de la République ? Car si j’ai bien compris, c’est le parquet qui recrute le plus de stagiaires.

    De plus, dois-je envoyer un mail, déposer ma candidature ou envoyer un courrier ?

    Tu l’auras compris, je suis perdue quant à la façon de procéder…

    Encore un immense merci pour ce blog, et le temps et l’énergie que tu y consacres 🙂

    Bien cordialement,

    Maria

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    1. Bonjour Maria!

      Ni l’un ni l’autre! Il est préférable de l’envoyer au secrétaire général de la présidence, et à son homologue du parquet si tu souhaites faire un stage au parquet : ce sont généralement eux qui s’occupent des formalités d’accueil des différents stagiaires. Tu peux aussi envoyer en plus la demande aux deux directeurs de centre de stage (un au siège et un au parquet) si tu parviens à les identifier! Cela dit, dans l’intitulé, tu peux marquer « président » ou « procureur ». On est bien d’accord que cela n’aura absolument aucune incidence sur le fait d’obtenir un stage ou non, hein… 🙂

      Sur la forme, la candidature doit se faire par mail (la bonne vieille méthode prenom.nom@justice.fr), avec le CV et la lettre de motivation en pièce jointe : personne ne prendra le temps de lire une lettre papier et il y a de fortes chances qu’elle n’arrive pas entre les bonnes mains! Bonne recherche de stage à toi!

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  10. Bonjour ! Merci pour ce blog de grande qualité !
    Je me demandais concernant le stage que tu as fais au Parquet, comment tu t’y étais pris exactement ? La juridiction te trouve un stage dans n’importe quel « domaine » disponible, ou alors tu peux demander un en particulier, comme le Parquet ? Car c’est ce qui m’intéresserait particulièrement! Et tu me conseillerais de postuler dans quelles juridictions ?
    Merci par avance pour ta réponse! Bon courage et continue comme ça c’est super 🙂

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    1. Bonjour Emilie et merci à toi!
      J’explique précisément comment candidater dans l’article intitulé « Comment faire un stage en juridiction ? », sachant qu’il faut s’adresser soit au secrétariat général du parquet, soit au SG du siège, ou directement aux magistrats : la juridiction est divisée en deux « parties » strictement étanches et si le siège n’est pas intéressé, il n’en informera pas a priori le parquet (ou vice versa). Quant aux juridictions, je ne sais pas où tu résides, donc je ne peux pas te donner d’indications, mais de toute manière cela n’a aucune importance : il y a des stages plus ou moins intéressants dans tous les tribunaux, cela dépend du maître de stage et de l’entente avec le/la stagiaire… Bonne recherche de stage à toi et bonne continuation!

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    1. Bonjour Ellie, et bonne année à toi aussi ! Je ne sais pas quelle est la politique de recrutement du PNF, et s’il accepte même des stagiaires, mais si c’était le cas, il n’y a pas de raison qu’il n’accepte pas des stagiaires avec un tel parcours, qui semble correspondre prou ou prou à son champ d’activité. Cela étant, la crise sanitaire a fortement réduit les capacités d’accueil de stagiaires pour l’instant malheureusement, et tu n’es sans doute pas sans savoir que le PNF traverse la tempête depuis quelques temps… Rien ne t’empêche néanmoins de candidater spontanément, cela ne coûte rien et peut même déboucher sur une belle surprise ! Bon courage à toi dans ta recherche de stage (et ta préparation au concours ?) !

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  11. Bonjour Fromenmwithlove,

    Tout d’abord, un grand merci pour ce blog passionnant et tous ces conseils indispensables !
    Je le lis très régulièrement depuis six mois. Vos articles ont réveillé mon souhait de tenter le concours de l’ENM, alors que je l’avais bien enterré au fond de moi depuis plusieurs années.

    Diplômée depuis 3 ans et actuellement salariée dans une entreprise, à un poste bien éloigné du droit, j’envisage de quitter mon emploi pour me consacrer à la préparation du concours.
    J’ai envoyé des candidatures à des postes d’assistants de justice et je suis convoquée à un entretien pour lundi prochain.

    Je voulais vous demander si vous aviez des conseils pour préparer cet entretien ? Pensez-vous que je doive relire mes cours de fac de droit ?
    Je pensais surtout travailler les questions sur mon parcours, ma motivation, me renseigner sur la juridiction concernée, mais peut-être qu’il y a d’autres questions à anticiper ?
    Autre point : je ne connais pas les usages des magistrats. Pensez-vous que je peux appeler les personnes qui vont me recevoir par M. ou Mme, ou bien vaut-il mieux dire M. Le Juge ? On m’a indiqué que ce sont des magistrats, chargés de mission à la première présidence.

    Un grand merci par avance si vous trouvez le temps de me répondre !

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    1. Bonjour Aspirant forçat, et merci de votre intérêt pour le blog, que j’espère pouvoir enrichir à nouveau très prochainement (le manque de temps…) 🙂

      Vous l’avez bien compris, l’entretien portera essentiellement sur votre parcours et votre motivation : l’idée est surtout de vérifier que vous avez à peu près compris le fonctionnement du service en question et de la justice en général. Il ne devrait pas y avoir de question sur le fond du droit, donc inutile de passer la nuit à réviser l’enrichissement sans cause et la distinction entre coaction et complicité ! L’essentiel est d’arriver confiant.e, enthousiaste et de donner l’impression de quelqu’un de débrouillard, curieux et qui saura se remettre en question et s’adapter à ce qu’on lui demandera (à la cour d’appel, si c’est bien là que vous comptez faire votre stage, cela risque probablement d’être de la rédaction d’exposés du litige, mais je peux me tromper !).

      Quant aux usages, hormis le président ou le procureur que l’on appelle « Mme/M. le/la président/procureur », ou dans une situation d’audience, tout le monde dans la justice s’appelle Monsieur ou Madame tout simplement : les appeler M/Mme le/la juge les ferait sans doute sourire… 🙂 Dans tous les cas, cela n’a aucune importance, et personne ne s’offusquera de quoi que ce soit car nous savons bien qu’un.e étudiant.e ne peut pas encore connaître les arcanes de la justice…

      Bonne chance pour votre entretien et bon courage pour la suite de votre préparation !

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