Le stress en prépa ENM (1) – Le prévenir

Salut à tous/toutes !

La préparation du concours de l’ENM, et notamment ses délicieuses épreuves orales, occasionne beaucoup de stress pour les candidat(e)s que vous êtes ou serez. Ces fichus concours de la fonction publique comme seule la France a su les inventer ont de quoi rendre fou/folle le/la plus sain(e) d’esprit. Montagnes de connaissances techniques à assimiler en vue d’échéances-couperet ; formats d’épreuve délirants (cinq minutes de préparation…) ; programmes variés et immenses ; différentes méthodologies à assimiler (dissertations, cas pratiques, note de synthèse)… Ajoutons à cela quelques tôlasses ramassées de temps à autre après un DS du samedi, et tout est réuni pour conduire le/la forçat(e) droit vers le pétage de plombs.

Vous l’aurez compris, je suis un(e) grand(e) stressé(e). Durant les écrits, après un semi-blackout devant ma copie de culture générale, je n’ai pas tout de suite compris de quoi il s’agissait : j’ai cru à une hypoglycémie, et je me suis bourré(e) de Coca et de raisins secs. Puis, devant un mal de ventre insoutenable et une perte quasi-totale d’appétit durant le reste de la semaine, j’ai imaginé que la fidèle gastro était venue me frapper sournoisement, là, comme ça, en plein milieu du concours. J’ai maudit toutes les barres de métro que j’ai touchées et la vieille dame qui a éternué dans son mouchoir à dix mètres de moi.

Le temps des oraux venu, un beau jour du début du mois d’août, j’ai commencé à trembler devant mes polycopiés en pleines révisions. Impossible de s’alimenter : mon estomac s’était recroquevillé comme une petite marmotte au fond de son terrier. Impossible aussi d’avoir plus de dix secondes de concentration et donc de travailler convenablement, tant mon esprit faisait le « cheval échappé ». Les nuits se font courtes, voire inexistantes, prostré(e) dans son lit à tenter vainement de trouver le sommeil. Et le festival a continué par la suite, à la veille de simulations à l’école, ou durant le stage juridictionnel, alors que les justiciables sont dans le couloir et qu’on récite dans sa tête la trame de son audience.

Cette anxiété, qui se manifeste par périodes et parfois jusqu’au craquage, notre entourage peine souvent à la comprendre, même s’il veut le plus souvent bien faire. L’absence d’appétit ou l’envie de fondre en larmes pour des raisons inconnues laissent souvent la famille ou le/la copain/copine à court d’arguments : qui n’a jamais récolté un « Détends-toi, écoute le dernier album de Tracy Chapman, prends un bain chaud et une infusion verveine-réglisse ». Si les proches apportent un soutien bienvenu, quelqu’un qui n’est jamais passé par la préparation d’un tel concours ne peut réellement comprendre ses effets sur l’organisme et l’esprit.

Vous l’aurez compris, dans cette lutte permanente contre le stress en période de concours, vous risquez de vous retrouver bien seul(e). Cet article n’a pas pour but de vous donner des conseils à deux francs comme certains youtubeurs/gourous du genre « Be healthy & sleep well for a better life » : les smoothies aloé vera/papaye et les graines de chia n’ont jamais réconforté personne après un 6 sur « La famille en droit pénal ». Je vous fais uniquement partager de petites recettes mentales que j’ai tenté de m’appliquer à moi-même durant toute ma préparation, pour minimiser l’apparition – inévitable – de l’anxiété. Et le pouvoir des mots, à défaut de vous donner du jour au lendemain l’assurance sans faille d’un ténor du barreau, peut déjà peut-être mettre un pansement sur une estime de soi déjà bien malmenée par le stress accumulé, les devoirs du samedi matin, et les tôles qui font douter…

Season_4_-_Hank

Monsieur et Madame Siété ont un fils. Comment s’appelle t-il ?


Comment prévenir le stress en prépa ENM ?

« La meilleure défense, c’est l’attaque », disaient Alexandre le Grand et Aimé Jacquet. Cela vaut aussi pour l’anxiété en période de concours : mieux vaut prévenir que guérir, et il n’y a pas de meilleur stress que celui que l’on s’est évité.

La mécanique du stress, nous la connaissons tous très bien, et nous savons qu’elle est encore plus vicieuse que DSK et Harvey Weinstein réunis. Dès que nous laissons une petite porte ouverte à l’anxiété, celle-ci s’empresse de mettre son pied sur le seuil. Tout ce que notre esprit peut mobiliser pour alimenter le stress, il le mobilisera. Le moindre élément de doute, la moindre faille sera exploitée par Jean-Michel Stress : « Et si je tombe sur un sujet horrible et que j’y connais rien, du genre « L’usucapion en droit international privé » ? » ; « Tiens, mais je ne connais pas cette (toute-minuscule-et-inutile) partie du programme dont ce mec parle ». Et c’est parti pour un tour de manège : boule au ventre, révisions à l’arrache d’un bout de manuel, ou découragement brutal.

Bien souvent, les ressources pour éviter ce genre de grand huit sont en nous, et il suffit de peu de choses pour conserver la « positive attitude » (Laure Pester, si tu nous entends). Je ne parle pas d’une méthode Coué qui consisterait à s’auto-congratuler en allant droit dans le mur, mais de moyens rationnels pour couper la mauvaise herbe du stress à la racine, et minimiser fortement votre anxiété durant la préparation. Outre les conseils qui vont suivre, n’hésitez pas à feuilleter mes deux motivation speeches consacrés aux écrits et aux oraux !

1 – Fermer les écoutilles

Pourquoi l’armée belge a-t-elle fait couler tous ses sous-marins ? Réponse : elle a organisé une journée portes ouvertes. D’où l’importance, pour l’armée belge comme pour le/la candidat(e) au concours de l’ENM, de bien fermer les écoutilles. Beaucoup de bruits parasites et de ragots de prépa ENM pourraient venir brouiller le signal radio. Laissez tout cela courir : l’important, c’est votre préparation à vous, le travail de fond que vous fournissez. Les suppositions à la Madame Irma du genre « Cette année c’est forcément ça qui va tomber », ou les célèbres « J’ai une amie qui connait une fille qui est tombée sur… » doivent ruisseler sur vous comme la rosée matinale sur les bourgeons de cerisier.

Oui, durant une année de prépa ENM, on entend parfois des choses décourageantes. Un(e) redoublant(e) qui vient vous narrer à quelle sauce (tartare le plus souvent) il/elle a été mangé(e). Un autre vous dit que le major de sa fac de droit, né avec un code de procédure civile dans les mains, n’a pas été admis « alors que pourtant c’est une tête ». Durant les oraux, ration supplémentaire : tel ou tel jury est le plus méchant des méchants, tel sujet n’est pas encore tombé et devrait bientôt tomber « donc prépare-le à fond on sait jamais ».

Lorsque vous entendez ce genre de récits, gifler votre interlocuteur semble un peu excessif. Pour le maintien de votre vie sociale et le confort des joues de vos camarades, contentez-vous tout simplement de vous en foutre royalement. Le problème avec les oiseaux de mauvais augure, c’est que leurs arguments défaitistes font souvent mouche : on s’imagine instantanément à la place de celui ou celle à qui l’histoire est (prétendument) arrivée. Il faut donc relativiser au possible ce que vous pourrez entendre de négatif autour de vous, et vous concentrer sur votre préparation : il n’y a pas de raison de ne pas réussir le concours en ayant bien travaillé.

2 – Ne pas s’autoflageller

Si quelques uns apprécient le concept en des circonstances bien particulières (n’est-ce pas, K.A et K. B c/Belgique), je pense que vous pouvez ranger votre martinet bien au chaud. La préparation au concours est bien assez dure et longue pour avoir besoin d’en rajouter soi-même. Je le disais, la mécanique du stress est bien rôdée : on a l’impression de ne pas maîtriser un point, donc on file le réviser ; on le révise mal, donc on est improductif/ve et on ne retient rien ; on finit donc par avoir l’impression d’être un élève de CM2 devant une récitation, et on a envie de brûler son manuel.

La version bonus, parfois, est de ne pas se sentir digne d’accéder à la fonction de magistrat, en se disant que si on peine à retenir les bases du droit civil et pénal, comment pourrait-on devenir d’ici quelques mois le collègue de Bertrand Louvel ? Mais même les plus grands magistrats ont été et sont encore stressés au quotidien, à l’approche de « grosses » audiences ou devant des dossiers épineux. Tous les admis(es) sont passé(e)s par des phases d’anxiété bien costaudes, voire ont tapé leur petite crise des familles au point de frôler comme moi l’abandon. Bref, le stress frappe tout le monde – certes à des degrés divers -, et c’est plutôt l’absence d’anxiété que je trouve inquiétante.

Tant que vous travaillez avec régularité, que vous cherchez sans cesse à remettre en cause et perfectionner votre méthodologie, vous êtes sur le bon chemin et vous progressez. Soyez-en certain(e).

Dopage-un-an-avec-sursis-pour-Tony-Yoka-pour-avoir-manque-des-controles-inopines

3 – Chérir vos sources de réconfort

La prépa ENM, c’est comme se retrouver bloqué(e) dans les cordes du ring de boxe par Tony Yoka (le grand monsieur juste au-dessus) : on prend des coups. Plutôt que de ne faire que subir et encaisser, il faut chercher le réconfort partout où il se trouve. Sur le ring, ça peut être en se serrant fort contre le torse gainé et les pectoraux saillants de notre ami Tony (graou). En prépa, ce sont tous ces petits espaces de liberté, ces moments volés aux révisions que l’on savoure vingt fois plus que d’habitude. Même insignifiants en soi, ils permettent bien souvent de recharger les batteries à peu de frais.

Puisqu’on est devenus intimes vous et moi au fil des mois, je vous livre mon petit plaisir du soir, en rentrant de la bibliothèque : lire L’Equipe dans le métro. C’est quelque chose de banal, mais pour un(e) forçat(e) épuisé(e) par une journée de révisions, les résultats du championnat tchèque de badminton ou du tournoi d’Osaka de sumo ont un pouvoir d’évasion sans pareil. Après avoir mangé, avant de dormir : un petit épisode de Friends. Les vannes de Chandler m’ont souvent redonné le moral nécessaire pour affronter la journée du lendemain.

Ne négligez pas les moments de réconfort et n’hésitez pas à mettre en place une petite routine, avec des objectifs qui incitent à réviser efficacement. La pause-café remplit parfaitement ce rôle : elle fixe un objectif durant la session de travail, et, même si on regarde sa montre sur la fin, on travaille de manière plus productive qu’en s’imaginant pouvoir garder une concentration optimale pendant cinq heures de suite. Par ailleurs, certain(e)s sont de nature solitaire, mais je suis de ceux/celles pour qui le contact avec d’autres forçat(e)s a été une grande source de réconfort. Qu’hommage soit ici rendu à mes compères de bibliothèque et de pause-café, qui ont quasiment tous et toutes étoffé les rangs des promotions 2017 et 2018 !

4 – N’oubliez jamais : il y a une vie après le concours de l’ENM

Je poursuis mes petites confessions intimes. Attaqué(e) sauvagement Jean-Michel Stress durant les oraux, j’ai fini par établir une liste de toutes les choses que je ferai lorsque le concours sera terminé. Des films à voir, des livres à lire, des choses à faire. J’imagine que c’était une manière de me rappeler qu’il y a une vie après un concours de la fonction publique, quelle que soit son issue d’ailleurs. En prépa, notre vie a totalement changé et est toute orientée vers un objectif unique. On ne pense qu’en date d’épreuves, on oriente toutes nos lectures et nos centres d’intérêts en fonction du concours : ce qu’on lit, ce qu’on écoute, ce qu’on regarde l’est dans une perspective utilitaire. On ne fait plus de projets, même après le fichu mois de décembre. Et le temps de loisirs est soustrait (frauduleusement) au temps de travail, avec une louche de culpabilité à la clé.

C’est qu’il faut s’efforcer de vaincre ce phénomène de mur gigantesque bloquant l’horizon des candidat(e)s de l’ENM. Quand j’ai tapé ma crise pendant les oraux, j’avais envie d’exercer absolument tous les métiers du monde, sauf magistrat(e). Tout ce qui pouvait m’éloigner des réalités du concours me semblait follement désirable. Je regardais un livreur de pizza en scooter, et je me disais : « Lui au moins, sur son Piaggio avec sa calzone câpres et anchois, il est libre ».

Là encore, rappelez-vous qu’après la prépa, la vie reprend ses droits. Vous lirez les livres que vous vouliez lire depuis si longtemps, vous vous remettrez au sport que vous pratiquiez, vous irez à nouveau au cinéma pour voir autre chose que des films sur la justice.

pizza

Vers le 20 août à peu près, tout(e) admissible est prêt à tout quitter et déménager à Aurillac pour livrer des hawaïennes et des quatre fromages.


Vous avez peut-être lu ces lignes en vous disant que j’exagère et que se mettre la rate au court-bouillon pour un concours n’en vaut pas la peine. Tant mieux si cet article ne vous concerne pas !

En revanche, si vous me lisez avec le ventre noué, je pense fort à vous pour être moi-même passé(e) par là. Vous n’êtes pas un cas unique et désespéré au milieu de nombreux candidats sur-préparés et sûrs d’eux/elles : juste quelqu’un de normal qui a choisi de s’engager dans une des voies universitaires les plus sélectives et donc les plus exigeantes. Vous n’êtes pas anormal(e) ni un mauvais futur magistrat en étant stressé(e), c’est le contraire qui le serait !

Je ne sais pas si mettre des mots sur des sensations vécues permet d’identifier le risque d’anxiété et de le prévenir, mais j’avais à cœur de partager mes petits remèdes mentaux avec vous. Lorsque la prévention du stress ne fonctionne plus et que l’on se retrouve dans des situations compliquées (bisou aux admissibles), parfois les grands remèdes s’imposent. Ce sera le sujet de mon prochain article…

D’ici là, prenez soin de vous, et en passant, j’ai vu dans une vidéo d’Enjoy Phoenix que le jus de gingko biloba bu à quatre heures du matin permet de retenir définitivement les différents types de servitudes…

From ENM, with love


10 réflexions sur “Le stress en prépa ENM (1) – Le prévenir

  1. Merci beaucoup pour tes articles, te lire est un très bon réconfort quand le doute s’empare de moi. Je relativise et ris en te lisant, ton blog est une pépite.

    Bien à toi,
    Une future forçate de la prepa qui profite de ses derniers instants de liberté.

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  2. Ton blog est juste genialissime. En pleine préparation pour les oraux, je me régale en te lisant. Tellement vrai. Je me retrouve dans à peu près tout lol. C’est rassurant de voir qu’on est tous dans le même cas. Je suis ton blog depuis le début de ma préparation et j’adore vraiment. Sympa de partager tout ça.
    Un grand merci
    Sarah

    Aimé par 1 personne

  3. Merci pour ce blog que tu enrichis régulièrement.

    Je pensais avoir vu ton mail quelque part mais je ne le trouve pas. Voilà je tente le concours pour la première fois et je panique un peu en voyant que j’ai du mal à avancer dans mes révisions ( je ‘n’ai pas bosser l’oral parce que je pense que réussir l’écrit n’est déjà pas gagné..)Et je me donne comme objectif de l’avoir la seconde fois….

    J’ai peur d’être à la bourre et surtout je n’arrive pas à bosser plus de 6-7H par jours….

    Est ce que tu aurais un calendrier de révision à proposer ? Celui que tu as fait pour toi, que je vois si c’est la catastrophe pour moi et que je me situe
    Et une journée type consistait à quoi ?
    Et concernant la culture G, je révise beaucoup cette matière parce que malgré ma curiosité je sors d’une fac de droit,donc pas de culture G au programme, et quand je lis les corrigés du livre que tu nous as conseillé qui est bien fait, cette matière me fait un peu peur avec ce gros coeff et prend beaucoup temps dans mes révisions…

    Et je me dis que je dois encore faire un stage en juridiction ( je suis en IEJ) mais le temps file à toute vitesse….

    Merci pour toutes ces informations précieuses, que j’essaye de sortir du brouillard et de l’angoisse…

    J’aime

    1. Bonjour Lina! Mon mail figure en effet quelque part sur le site, mais je ne sais moi-même plus il se cache…

      Première remarque : on ne tente jamais un concours avec pour objectif de l’avoir la seconde fois ! Dis-toi plutôt que si jamais tu ne l’avais pas cette année, tu avais anticipé, mais lance-toi dans l’arène comme si c’était la seule fois que tu allais le passer ! Comme je le dis souvent, beaucoup s’imaginent la tôle arriver en sortant des écrits, puis se retrouvent admissibles et admis…

      J’ai souvent pensé écrire un article pour proposer un planning indicatif de révisions, mais pour être tout à fait honnête, j’ai oublié avec le temps où j’en étais dans chaque matière à telle ou telle époque de l’année. Et surtout, je ne voudrais pas générer du stress ou donner l’impression au lecteur que s’il n’a pas révisé l’autorité parentale à la mi-février, c’en est fini de son cas. Chacun(e) avance à son rythme, parfois plus rapidement dans une matière ou dans l’autre. Dans tous les cas, 90% des candidat(e)s (dont moi) n’étaient pas arrivé(e)s « au bout du programme à connaître » : j’avais à peine fait de la procédure civile, et quant aux successions et régimes matrimoniaux… 🙂 Comme tu as l’air d’être juriste de formation, tu disposes déjà des fondamentaux en civil et pénal, qu’il faut entretenir et solidifier. Plutôt que simplement réviser, je consacrerais du temps à améliorer ma méthodologie et ma rédaction, en reprenant mes copies et en dévorant des corrigés : 80% se joue sur la méthode.

      Quant à mon emploi du temps en prépa, en gros :
      – lever vers 5h30, petit-déjeuner hyper-protéiné et séance de gainage ;
      – arrivée à la bibliothèque vers 7h30, pause vers midi ;
      – reprise à 12h30, jusqu’à 19h ;
      – repas du soir, puis session 20h-23h (mais uniquement du droit des biens)

      La vérité maintenant : en semaine, hors périodes de cours (durant lesquelles je n’arrivais pas à travailler le soir), je révisais en bibliothèque de 9h30 à 12h30, puis de 14h à 19h, avec plusieurs pauses entre bien sûr. Idem le samedi, mais je ne suis jamais parvenu(e) à bosser le dimanche. Je précise que je suis totalement incapable de travailler chez moi, pour cause d’absence de discipline mentale et de procrastination massive. Ma particularité par rapport à mes camarades forçat(e)s, et désormais tous et toutes auditeurs/trices, c’est que je révisais au minimum deux, mais le plus souvent trois matières par jour. Je n’arrive pas à faire plus de trois heures d’une matière : au-delà ça ne rentre plus, et j’ai naturellement besoin de changer d’air, si je puis dire. Voilà en gros mon mode de fonctionnement, tout en sachant qu’il ne faut jamais s’autoflageller : une mauvais matinée ou après-midi de révisions, ça arrive parfois, et on est pas le dernier des blaireaux si on a eu un petit coup de mou.

      Enfin, pour la culture générale : il n’y a qu’en en faisant et en savourant la prose d’Hugo Coniez qu’on progresse! Bon courage à toi et bonnes révisions!

      J’aime

  4. Bonjour From ENM with love,

    Il me semblait avoir lu que tu prévoyais de faire trois articles sur le stress en prépa, et notamment le dernier sur les GROS remèdes…As-tu abandonné l’idée ? Tu l’auras peut être compris, mais j’ai dépassé le stade où les petits remèdes fonctionnent.. Si tu as des astuces, à défaut d’un article dédié, je suis preneuse !

    Merci, belle journée à toi!

    Laura

    J’aime

    1. Bonjour Laura!

      Ton commentaire tombe bien : c’est justement l’article que je viens de publier! En espérant que tu y trouves à la fois du réconfort et peut-être des solutions pour éviter que la préparation ne se transforme (trop) en souffrance… Bon courage à toi et tiens bon, on est toutes et tous passé(e)s par là et la vie reprend ses droits après ce maudit concours!

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      1. Je ne sais pas quoi dire d’autre que merci de tenir ce blog et de te livrer avec tant de sincérité. J’ai lu ton dernier article, je songe à suivre tes pas… Quant à l’utilité de cet article, il aura au moins touché une personne n’en doute pas.

        Bien à toi,
        Laura

        Aimé par 1 personne

  5. Bonjour ENM with Love !

    Je ne sais pas pourquoi je t’écris… Peut être parce que je viens tous les jours sur ton blog, que je lis article après article en me flagellant sans cesse « Mais pourquoi n’as-tu pas préparé ce concours ? Pourquoi as tu accepté ton CDI – bien payé mais pas intéressant et qui te fait craquer tous les jours – plutôt que de t’infliger ENCORE un an de préparation ? »
    Mais je dois te dire merci pour ce blog, merci de me donner autant envie de passer le concours – envie qui est arrivée durant mon master 2 droit des affaires (là où nous ne connaissons plus le droit civil et encore moins le droit de la famille ! Ah si la famille des fonds d’investissement et les histoires de crapule comme Madoff.) mais sur laquelle j’avais tiré un trait -.
    Pourtant je suis tombée sur ton blog lors de recherches sur les prépas privées pour mon homme ! Oui oui, pour mon homme et non moi. Et me voilà à rêver moi aussi de devenir magistrate.

    Je me demande juste (oui si j’ai les épaules, mais apparemment tout le monde se le demande !) si nos profils ont une infime chance de réussite..

    Du côté de mon chéri je ne m’en fais pas, il va le passer en interne (chanceux !!), a du temps à revendre après sa journée de travail et un nombre incalculable de jours de congés. Cependant, comme je viens de le dire il travaille. Et même s’il est juriste de formation et greffier, je me demande s’il n’est pas trop dur de s’y mettre après une journée bien remplie. Connais-tu quelques auditeurs ayant réussi dans sa situation ?

    La mienne est encore plus complexe… je travaille à près de 2h de route de chez moi, 40h minimum par semaine dans une société stressante… Et pourtant, je trouve le temps de rêver en me disant « si jamais je parviens à devenir magistrate, ça sera enfin de la passion… et en plus je serais bien loin de tout cet environnement qui m’oppresse sérieusement ! ».
    Mais comment trouver la motivation sachant qu’à l’heure où je t’écris je m’endors déjà et je n’ai même pas encore quitté mon poste.
    En effet, faire de jolies journées à la bibliothèque comme tu l’as fait est clairement inenvisageable dans nos deux cas.
    De plus nous avons « deux pressions supplémentaires » : nous ne pouvons plus nous arrêter de travailler (sinon c’est la rue !) et nous souhaitons fonder une famille bientôt et pas attendre mille an !!

    Enfin, j’ai lu avec passion ton article « L’ENM un concours pour les juristes »… Je t’avoue avoir été déstabilisée entre le fait de me dire « si des non-juristes s’en sortent avec le droit, pourquoi pas moi même si mes bases sont instables, lointaines et ont été acquises pendant ma période de « je ne veux pas aller à la face je préfère m’amuser et dormir » et celui où je prends conscience que j’ai « rien » d’autre de mieux à apporter. (Je crois que tu parles de professeurs qui passent le concours, ce qui plaît au jury).

    Pourtant, la motivation est là. L’envie en tout cas. Mais ce qui me fait peur c’est cette barrière des « 31 ans » pour le premier concours, âge qui arrive à très grands pas. Et rester 8 ans au Luxembourg (Je ne sais même pas si les années d’expérience à l’étranger comptent pour le 3ème concours) c’est trop.

    Aurais-tu des témoignages de personnes ayant réussi tout en étant chef de famille et/ou en étant en plein emploi ? En combien de temps réussissent-ils à préparer le concours ?

    Mon homme un an et demi devant lui avant de pouvoir s’inscrire et de mon côté je me remets à lire (première étape) pour retrouver une belle langue française et un esprit critique plus développé. En effet, l’inconvénient du travail c’est que l’on se spécialise dans un domaine sans s’ouvrir au reste du monde et pire encore, perdre sa propre langue car on est toute la journée plongé dans un pseudo anglais et allemand.

    Je t’ai écrit un roman au final. Je sous-estime peut être mon envie de m’y mettre !

    En attendant une éventuelle réponse (pas aussi longue bien sûr !!) je vais continuer à me plonger dans tes récits et pleurer sur mon sort (je blague !).

    Merci encore 😀

    J’aime

    1. Bonjour Anaïs, et merci de ton message : j’ignorais que j’avais des lecteurs.trices quotidien.ne.s! Si mes modestes articles ont pu réveiller ou du moins entretenir la flamme qui te pousse à vouloir devenir magistrat.e, c’est formidable et je suis sûr.e que ton commentaire peut également profiter à d’autres professionnel.le.s qui envisagent une reconversion.

      Pour ton compagnon, soyons clairs : il a exactement le profil vu que 90% des admis.es au 2ème concours sont d’anciens greffiers, qui ont préparé comme lui en plus de leurs horaires de travail (c’est d’ailleurs le principe de ce concours, conçu et récemment réaménagé pour correspondre aux contraintes des fonctionnaires en poste). Au vu des collègues issus du 2ème concours qui composaient ma promotion, ils ont généralement préparé en une année, le programme étant allégé, ou deux en cas d’échec à la première tentative. La grande majorité avait une famille en bas âge, tout comme ceux issus du 3ème concours d’ailleurs! Ces deux concours ont réellement été repensés pour être préparés en parallèle d’une vie professionnelle et familiale, et le niveau d’exigence attendu (notamment aux oraux) n’est pas du tout le même que celui des fringants 1er concours qui déboulent de la fac avec des connaissances toutes fraîches.

      Quant à ton profil, tout d’abord, les années à l’étranger comptent bien entendu pour le 3ème concours, d’autant plus que c’est dans un pays de l’UE. Selon moi, n’importe quel profil a toujours une chance de réussite, même si certaines professions comme la tienne sont plus favorisantes que d’autres : tout est une question de motivation et d’investissement dans la préparation. Les 3ème concours sont d’ailleurs généralement des juristes ou des commerciaux qui ont suivi une prépa adaptée à leurs contraintes professionnelles. Pas d’inquiétude sur l’ancienneté des connaissances : tout le monde est à la même enseigne et les cours de prépa reprennent tout depuis la base. Et tu verras rapidement que la masse des connaissances n’est pas du tout l’enjeu, à la différence de la méthodologie… Après, c’est sûr qu’il faudra te ménager un peu de temps pour bosser, et te faire de longues plages de révisions de temps à autre.

      Pour le 1er concours en revanche, si ton droit est très lointain et plus très frais, cela risque franchement d’être très compliqué au regard de la concurrence et du niveau qui sera exigé. Le 1er concours suppose vraiment un investissement à plein temps et le réussir en exerçant un emploi à côté me semble quasi-impossible, à moins d’avoir été touché par un sortilège de la Cour de cassation. Il y a aussi l’intégration par l’article 18-1, sur laquelle je t’invite à te pencher pour éventuellement rejoindre l’école par la suite sans passer de concours…

      Voilà en somme : bon courage à ton compagnon pour sa préparation et à toi pour répondre à tes interrogations ! 🙂

      J’aime

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