Oral d’anglais ENM – Comment réviser ?

Salut à tous / toutes !

Un sondage IFOP l’a prouvé : 100% des étudiants préparant l’ENM qui s’étaient jurés de travailler régulièrement l’anglais n’ont rien branlé de toute l’année (non, regarder Narcos en VO avec les sous-titres anglais ça ne compte pas).

Je me revois en octobre 2015 déclarer d’un ton martial : « L’anglais, je le bosserai au moins trois heures par semaine ! Ce qui compte, c’est la régularité ! ». En juillet 2016, à l’aube des oraux, je n’avais pas révisé une seule seconde l’anglais et j’avais allègrement séché mes cours d’anglais en prépa. Je n’ai jamais séjourné dans un pays anglophone et c’était ma LV2 durant toute ma scolarité : mon niveau était proche de celui de Jean-Pierre Raffarin.

Bien sûr, l’idéal est la régularité, mais on ne va pas se mentir, à deux jours d’une disserte de droit civil, on ne va pas se mettre à apprendre les verbes irréguliers.

Bref, vous n’avez probablement rien foutu en anglais de toute l’année, comme des générations de magistrat(e)s avant vous.

Faisons ensemble un petit point pour se remettre en selle dans la langue d’Elton John !

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« Vous êtes chauds les forçats de la prépa ? J’entends rien ! »


Les trucs utiles, quel que soit votre niveau

Le meilleur moyen de la mettre en pratique et d’être rodé(e) pour le jour de l’épreuve est de s’entrainer en temps réel. Essayez de récupérer des textes et entrainez-vous à faire un petit commentaire au brouillon. Soyez indulgent avec vous-même : les premiers que vous réaliserez seront sans doute bien nuls, mais on progresse très vite.

  • Suivre l’actualité : reconnectez-vous avec l’actualité, tant internationale que nationale (États-Unis et Grande-Bretagne). Le Canada, l’Australie, l’Irlande et les autres pays de culture anglo-saxonne sont peu abordés, et on ne vous demanderait pas de vous prononcer sur une réforme de la fiscalité agricole en Nouvelle-Zélande.

Pour cela, vous pourrez utilement lire des articles de presse en anglais pour vous confronter au vocabulaire et rattraper un suivi de l’actualité largement maltraité par l’apprentissage d’arrêts du Conseil d’Etat. Vous pouvez aussi écouter divers podcasts ou émissions de médias anglo-saxons. BBC, CNN, The Guardian : vous avez le choix. J’ai un faible pour The Young Turks qui, comme son nom ne l’indique pas, est une émission de politique américaine. Elle sort quotidiennement sur Youtube et traite de tous les sujets d’actualité possibles, dans la joie et la bonne humeur : les présentateurs étaient devenus mes meilleurs amis durant l’été.

  • Se filmer à la webcam : c’est l’étape ultime pour progresser hyper rapidement. Au début, c’est dur de voir sa tête en gros plan débiter avec un accent pourrave « Euuuh… So oui hare gauïng tou taulque eubaoute ze… euh… ». Oui, les premières prises ne seront sans doute pas très réussies, mais vous aurez la preuve de vos progrès successifs dans votre disque dur. C’est very rewarding et encouraging.

Enfin, please don’t stress : on se fixe souvent un programme marvellous et very ambitious en anglais, mais 95% du temps on le sacrifie au profit des révisions des oraux techniques. Autant qu’il est assez irréaliste de penser pouvoir faire de l’anglais toute l’année, vous risquez fort de devoir écourter un peu vos révisions d’English pour vous consacrer à vos quatre matières favorites… (et ce n’est pas grave).

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Précision importante : ils se fichent totalement de l’accent. Mais alors totalement. Si vous en avez un, tant mieux pour vous, mais si vous n’en avez pas, n’essayez pas de jouer à la duchesse de Westminster ou au comte de Canterbury en imitant l’accent des personnages de Downton Abbey.


Selon votre niveau

En fonction de votre niveau, vous pouvez cibler certains points pour gagner encore en efficacité et perdre le moins de temps possible.

  • I speak English like Prince William and Kate Middleton (C2) : aucun problème. Si vous avez passé une année en pays anglophone ou que vous êtes bilingue pour une quelconque raison, perfectionnez la méthode, assurez-vous de bien la comprendre, et mettez-vous vite fait au point sur l’actualité. Mais ne perdez pas de temps avec l’anglais : vous êtes largement prêt(e). Les 14, 15, 16 et plus vous tendent les bras, mais attention quand même à ne pas faire preuve de nonchalance en raison de votre bon niveau, ce qui agacerait fortement le jury.

  • I speak English like Emmanuel Macron (B1 à C1) : good skills with a charming French accent. Vous avez un niveau de correct à très satisfaisant, avec un vocabulaire varié et une expression fluide. Ne passez pas non plus trop de temps sur l’anglais : le temps que vous y passeriez ne vous ferait pas de vous un bilingue du jour au lendemain. Là encore, concentrez-vous sur la méthode et sur votre reconnexion avec l’actualité américaine et britannique.

  • I speak English like Louis de Funès après son septième pastis (A1 et A2) : ce n’est pas grave et il ne faut pas vous inquiéter. Vous pouvez quand même avoir de bonnes notes, voire de très bonnes notes, si votre exposé est bien ficelé et la méthode respectée. Une fois de plus, la méthode et votre combativité lors de l’épreuve importent plus que votre niveau de langue.

Toutefois, cela va vous demander un peu plus de travail. Entrainez-vous à parler, avec un(e) ami(e) ou seul(e), pour améliorer votre prononciation et vous forcer à penser en anglais. Si vous manquez de vocabulaire, faites de petites listes très ciblées de mots et d’expressions usuelles, mais sans perdre des heures non plus. Vous pouvez aussi réviser directement un vocabulaire ciblé (histoire, politique, « droit », économie) dans des manuels spécifiques, du type de ceux utilisés en classe préparatoire littéraire.

Dans tous les cas, le jury saura reconnaître et récompenser l’exposé bien ficelé, le texte bien compris et le/la candidat(e) appliqué(e) qui donne son maximum même avec un niveau plus faible.

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Quel que soit votre niveau, l’oral d’anglais peut vous permettre de faire une belle affaire. En bossant bien la méthodologie de l’exercice, on peut sécuriser le 10-11 si on speak not very well, ou briguer les meilleures notes quand on maitrise la langue de Shakespeare.

Dans tous les cas, il ne doit pas être une source d’angoisse pour vous : cette perturbatrice risque d’être suffisamment importante pour ne pas en rajouter…

Good luck dear forçates of the prépa !

From ENM, with love


8 réflexions sur “Oral d’anglais ENM – Comment réviser ?

  1. Salut ! Merci pour cet article (rassurant!!..), je me demandais : concernant l’épreuve facultative, il est précisé que le bonus est  » dans la limite de 5 points  » et je ne comprends pas cette formule : càd maximum 15/20 ? ou maximum 5 points sur la totalité des points d’admission (ou d’admissibilité+admission)? afin de savoir si l’an prochain, je me motive pour l’espagnol… j’ai un niveau correct mais pas super motivée à l’idée de me rajouter une épreuve que je n’étudierai pas pendant l’année de prépa
    Merci d’avance si tu as des éléments de réponse !
    Au plaisir de te lire
    Maria

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    1. Bonjour Maria et merci à toi! En fait, la limite est de cinq points mais en tenant compte du coefficient 2. Pour simplifier, si tu as plus de 12,5 à ton oral, tu auras tes cinq points bonus. Je te conseille vivement de choisir la langue facultative, même si
      ton niveau est juste correct : ce n’est pas une épreuve pour saquer les candidats mais plutôt pour valoriser ceux qui parlent d’autres langues que l’anglais… Bon courage à toi!

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  2. Bonjour et merci pour cet article ! J’ai une petite question quant à cette épreuve d’anglais que je vais devoir passer en septembre, aurais-tu des conseils pour nous aider à tenir le temps ? Je trouve cela extrêmement difficile de tenir environ 8 minutes sur un si court article de presse. Sachant que l’anglais ne me pose pas de problème, c’est essentiellement là dessus que je dois travailler mais le but n’est évidemment pas de dire des banalités… Un grand merci !

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    1. Bonjour Agathe (et bravo pour l’admissibilité) ! Je n’ai qu’un seul conseil pour parvenir à parler huit minutes ou plus en anglais : après les deux-trois minutes de résumé, il faut justement essayer de se détacher de l’article de presse et d’aborder le sujet en général, avec tes connaissances de l’actualité. Le but n’est pas tant de commenter le texte qui te sera donné, que de te faire t’exprimer sur un sujet précis (ex. le réchauffement climatique, la politique étrangère de Donald Trump, etc.). Tu devras donc élargir et apporter des éléments extérieurs au texte, à partir d’éléments dont tu disposes (culture générale, histoire, littérature…). Et le risque de hors-sujet est très faible : tu peux envoyer la sauce, mieux vaut un exemple un peu bizarre que des banalités, voire ne rien dire du tout… Mais tu verras, une fois qu’on a chopé le déclic, ça vient tout seul et on se met à disserter en anglais sur tout et n’importe quoi! Bon courage à toi pour cet été de révisions!

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  3. Merci pour cette lecture récréative mais néanmoins instructive après une après-midi à s’arracher les cheveux sur du DIP. Ça remotiverait presque!
    Belle initiative que ce blog que je découvre par hasard dans un moment de relâchement…
    Keep going!

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